L'engoulevent : en route vers l'inconnu
lundi 25 novembre 2024
Je vous ai déjà parlé des trois rouges signés Le vent des jours, à savoir Un jour ou l'autre, Zef et Calades. Le domaine cadurcien produit également un rosé pour le moins atypique qui s'appelle l'Engoulevent. (c'est l'oiseau que l'on peut voir sur l'étiquette). Il est issu du cépage Jurançon noir que certains d'entre vous ont déjà pu apprécier dans des cuvées de Fabien Jouves, du Château Plaisance et de Cazebonne. Il est issu du croisement du Malbec et de la Folle blanche (le cépage du Gros Plant qui donne d'excellentes eaux de vie en Charente). Si la couleur de cette cuvée pourrait faire penser à certains Tavel, on en est stylistiquement très loin. Je ne sais pas si c'est l'effet Folle blanche, mais il y a une belle trame acide qui pourrait faire plutôt penser à un vin blanc. Quant au Malbec, il apporte de l'intensité aromatique et des épices. La rencontre des deux donne aboutit à un vin qui ne ressemble à nul autre. Surprise garantie !
La robe claire est entre le vermillon et le tuilé/orangé.
Le nez est fin, sur la griotte acidulée, l'orange amère, avec une touche fumée / grillée (réduction). Une bonne aération lui sera profitable.
La bouche est ronde, très ample, aérienne, offrant une matière soyeuse, élégante, étirée par une fine acidité quasi cristalline, offrant un équilibre presque chambollien, si ce n'est que nous sommes sur une aromatique un peu plus barrée : orange amère / sanguine, merise, poivre de Séchuan / cubèbe, et toujours cette touche fumée / grillée.
La finale prolonge la bouche sans la moindre rupture, avec un supplément de fraîcheur grâce au retour de la griotte acidulée, avant que ne reviennent l'orange et le grillé/fumé. Vin de dingue...