2023 de la Madone : ode à la sensualité
lundi 14 octobre 2024
Oui, car vous l'avez sans doute remarqué, l'été 2023 fut chaud. Les raisins ont manqué d'eau et se sont beaucoup concentrés. Dieu merci, le taux d'alcool n'est pas aussi élevé que certaines années chaudes comme 2015 : les différentes cuvées oscillent entre 13.5 et 14 % d'alcool, ce qui est presque raisonnable. Et surtout le pH est à 3.4, ce qui est très bas pour des vins rouges.
Je les ai donc regoûtés hier, juste après les avoir reçus à l'entrepôt. Et là, miracle : ils sont magnifiques ! Il faut bien sûr totalement oublier les 2021 et 2022, nettement plus light, mais on rentre dans une nouvelle dimension du gamay : la sensualité, ce qui est très rare dans ce cépage.
La robe est grenat sombre translucide.
Le nez est superbe, profond, sur la crème de mûre, l'after-eight les épices.
La bouche est ronde, ample, sensuelle, avec une matière dense et voluptueuse, à la limité du séveux-balsamique, exaltant les fruits noirs bien mûrs contrebalancés par une grande fraîcheur aromatique.
La finale intense prolonge la bouche sans le moindre à-coup, alliant la crème de mûre au chocolat amer, équilibrés par le menthol et le poivre cubèbe. Une merveille d'équilibre.
La robe est pourpre sombre translucide.
Le nez est fascinant dès l'ouverture, avec des notes balsamiques qui vous envoient en Italie (genièvre, réglisse, ciste) alliés à la crème de fruits noirs sauvages (mûre, sureau, prunelle).
La bouche est élancée, étirée par une tension implacable, déployant une matière fine, intense et sensuelle, extraordinaire de fruit et de fraîcheur.
La finale est plus concentrée, mais réussit à ne pas rompre la magie du moment, apportant encore plus de fraîcheur et de sapidité, tout en exaltant le fruit noir confit, contrebalancé par la fine amertume du noyau de cerise. Le Gamay à son sommet !
La robe est pourpre sombre translucide.
Le nez est superbe, profond, dans le style brun ténébreux, sur les fruits noirs confits et des notes résino-balsamiques.
La bouche est à la fois ample et élancée, alliant une matière finement veloutée, sensuelle, qui tapisse tout le palais, et une tension qui vous happe dès l'attaque pour ne plus vous lâcher. Le tout sur une aromatique de fruits noirs confits remarquablement équilibrés par une fraîcheur piémontaise (on a l'impression de boire une barbera).
La finale confirme tout le bien que l'on pense de ce vin, avec un surcroît de fruit et de fraîcheur, sur la mûre, la cerise noire, le ciste et des notes résino-balsamiques. Magnifique !
La robe est grenat sombre translucide.
Le nez est fin, frais, profond, laissant s'échapper du coulis de mûre, de la framboise confite et des épices (poivre blanc, laurier).
La bouche est ronde, ample, enrobante, offrant une matière dense et veloutée, profonde, plus "sérieuse" que ses soeurs de 2023, tout en présentant toujours cette grande maturité conjuguée à une fraîcheur bluffante.
La finale gagne encore en fraîcheur, avec un magnifique "trait vert" tenant lieu de colonne vertébrale à un ensemble généreux, opulent, à la concentration impressionnante. Un superbe monstre !
La robe est pourpre bien sombre ... mais translucide.
Le nez est fin ... mais riche, sur les fruits noirs confits rafraîchis par le menthol, la ronce et le noyau de cerise.
La bouche est ronde, très ample, aérienne, déroulant une matière fine, racée, profonde, gagnant progressivement en "pulposité", avec toujours ce paradoxe irréel entre fruit ultra mûr et fraîcheur bouleversifiante.
La finale tonique et généreuse est la plus concentrée des différentes cuvées, mariant la cerise noire, la framboise confite, le noyau et des notes résino-balsamiques.